Cinquième carnet (2006) Début

•     Comme les primates de mon siècle, j’aime parler football et femelles mais comme Dos Passos « je n’ai pas assez de foi dans la nature humaine pour être anarchiste ».

•     J’ai renoncé à la cigarette et ne supporte plus la moindre odeur de tabac froid ou de fumée. Je souhaite avec intolérance, et avec la majorité de la masse, que l’on chasse au plus loin fumeurs et tabagie. Ce renoncement, cette envie de vie saine, de pureté, ne sont peut être pas de si bons signes de santé que cela.

•     L’éternuement est le seul cri véritablement anarchisant du genre humain.

•     « Je sais bien que dans l’enfance de tout le monde il y eut un jardin » écrit Fernando Pessoa, qui prouve ainsi qu’il vivait dans un autre siècle et qu’il ne fréquentait pas les mêmes lieux que les nôtres.

Une couverture d’un vieux livre de science fiction dans une collection intitulée Temps futurs. Titre du livre : « Apparition des surhommes » signé de B. R. Bruss. Je me souviens d’avoir lu quelques titres de cet auteur au temps où, adolescent, j’avais une vraie passion pour ce genre littéraire. Le dessin de couverture représente une créature géante, mi singe mi robot, qui, de sa main droite, a empoigné la taille d’une blonde qui hurle. « L’intérêt supérieur de la vie, de la vie montante, exige que l’on réprime et refoule impitoyablement la vie en train de dégénérer, par exemple en ce qui concerne le droit de procréer, le droit de naître, le droit de vivre » (Nietzsche dans Le Crépuscule des Idoles).

•     Dans un supplément accompagnant le journal Le Monde dans lequel on s’offusque à propos des inégalités et des injustices, dans cette annexe publicitaire du journal donc, cette présentation indécente de vêtements et de chaussures avec, par exemple, un duffle-coat en cashmere à 4 800 €. Ethique pathétique.