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Chroniques du misanthrope
19 janvier 2013

L'utilité marginale chez Marcel

 

utilité marginale

On rappellera ce qu'est l'utilité marginale en sciences économiques :

 L’intensité d’un besoin est décroissante au fur et à mesure que la quantité consommée augmente.

Chez Philippe Delerme dans "La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules" on trouve ceci :

 "La première gorgée de bière. C’est la seule qui compte. Les autres, de plus en plus anodines, ne donnent qu’un empâtement tiédasse, une abondance gâcheuse […]. L’alchimiste déçu ne sauve que les apparences et boit de plus en plus de bière avec de moins en moins de joie "
Lequel Delerm n'a fait que paraphraser un certain Marcel, qui, après avoir bu une première gorgée de thé, cherche, dans un premier temps en vain, la cause d'un moment fugace d'émotion (il s'agit évidemment du goût du petit morceau de madeleine trempé dans la tasse de thé de tante Léonie) mais qui constate :
"Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m'apporte un peu moins que la seconde. Il est temps que je m'arrête, la vertu du breuvage semble diminuer."
 
Sacré Marcel...
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Commentaires
M
Chez Marcel Proust, le plaisir est lié au souvenir de son enfance, qui se dissipe à mesure qu'il boit le thé. Il n'y a pas plus éloigné de la théorie de la valeur utilité des économistes que les écrits de Proust. <br /> <br /> <br /> <br /> On peut faire dire n'importe quoi à une citation tronquée. <br /> <br /> <br /> <br /> "D’où avait pu me venir cette puissante joie? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle? Que signifiait-elle? Où l’appréhender? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m’apporte un peu moins que la seconde. Il est temps que je m’arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n’est pas en lui, mais en moi. Il l’y a éveillée, mais ne la connaît pas, et ne peut que répéter indéfiniment, avec de moins en moins de force, ce même témoignage que je ne sais pas interpréter et que je veux au moins pouvoir lui redemander et retrouver intact, à ma disposition, tout à l’heure, pour un éclaircissement décisif. Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit.(...) Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. "
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