Mon livre de chevet

Mon livre de chevet, celui qui est à la tête de mon lit depuis maintenant au moins 6 mois et que je lis par petits bouts car on ne saurait plonger dans les limbes sans prendre de temps à autre une respiration. En apnée. Pas de message, des circonvolutions, des tourbillons, l'obscur et le clair. Pas de repères, un grand désordre dans lequel on se meut comme on peut. De l'inaptitude au bonheur...

- Il y a dans les yeux humains, même ceux d'un simple chromo, une chose terrible : l'annonce inévitable d'une conscience, le cri clandestin qui témoigne qu'il y a une âme.

- Bienheureux ceux qui ne confient leur vie à personne.

- J'éprouve un dégoût physique pour l'humanité ordinaire ; c'est d'ailleurs la seule qui existe. Et la fantaisie me prend parfois d'approfondir ce dégoût, de même qu'on peut provoquer un vomissement pour soulager son envie de vomir.

- Plus je contemple le spectacle du monde, le flux et le reflux changeants des choses, et plus profondément je me pénètre de la fiction congénitale de tout, du prestige et de la pompe mensongers de toute réalité.

- Ne se soumettre à rien - ni homme, ni amour, ni idée (...). Credo, idéal, femme ou métier - autant de geôles et de fers.

- Tout plaisir est un vice - car rechercher le plaisir, c'est ce que fait tout le monde dans la vie, et le seul vice, c'est de faire comme tout le monde.