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Chroniques du misanthrope
22 juillet 2009

Septième carnet (2007) Suite 15


  • Le problème d’Auschwitz : en cet unique lieu se concentre le mal. Auschwitz : le seul point du mal, ce vers quoi convergent les forces négatives ; c’est là que ça s’est passé. C’est là la Porte de l’Enfer.
    Non, dit Daniel Mendelsohn (« Les disparus »). Cela s’est passé en de multiples points, dans des villages, sur des routes, en ville, dans des rues, des caves. Des juifs, mais aussi d’autres, ont été abattus au bord de fosses communes ou laissés à pourrir. Auschwitz est une généralisation grossière, dit Mendelsohn. Et pas seulement en tant que lieu. Il y a aussi, par Auschwitz, focalisation sur les coupables : seuls les Allemands, les nazis et les Polonais seraient complices et coupables ? Encore une fois, non : partout des voisins, des bons catholiques, des bons protestants, des bons hommes, des bonnes femmes ont dénoncé, voire égorgés eux-mêmes, Français, Belges, Italiens, Ukrainiens, Suédois, voire Suisses, et d’autres encore. Tous complices, coupables, responsables. Et pas seulement ceux présents à Auschwitz.

  • Poème écrit à Dachau en 1942 et qui est attribué au pasteur Niemöller :

Quand ils sont venus chercher les communistes
Je n’ai rien dit
Je n’étais pas communiste

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes
Je n’ai rien dit
Je n’étais pas syndicaliste

Quand ils sont venus chercher les juifs
Je n’ai rien dit
Je n’étais pas juif

Quand ils sont venus chercher les catholiques
Je n’ai rien dit
Je n’étais pas catholique

Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour protester.


  • A la sortie de la piscine, en bas d’un long escalier, j’entends une fillette qui dit à sa grand-mère, après l’avoir sans doute grandement distancée en chemin, vu l’essoufflement de la vieille arrivant, qui donc lui dit :
    -    « Tu vois, je t’ai attendue mamy… »
    Et la grand-mère de répondre :
    -    « Oui… Tu sais ce qu’il faut faire pour être ignoble… »
    Le plus amusant dans cette courte histoire c’est qu’Anne, présente à côté de moi, a, elle, entendu :
    -    « Oui… Tu sais ce qu’il faut faire pour être mignonne… »
    Il y a là tout ce qui nous sépare, elle et moi, en termes d’écoute, de confiance, et de sympathie pour le genre humain.

 
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