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Chroniques du misanthrope
28 juin 2009

Sixième carnet (2006/2007) Suite 7

  • Un courrier de lecteur (signé Jean-Hugues Motte) dans le journal La Croix du 12 mars 2007 et qui raconte une histoire presque trop parfaite mais qui vaut la peine d’être reproduite in extenso. Seule l’allusion à une éventuelle caméra cachée est maladroite. Sinon l’histoire mériterait de devenir un film court métrage :
    « Savoir recevoir, c’est aussi, en quelque sorte, donner. J’en veux pour preuve cette petite histoire. Le midi, une vieille dame entre dans un restaurant self-service. Une assiette de soupe chaude à la main, elle s’assied à une petite table et s’aperçoit qu’elle a oublié de prendre une cuillère. Elle se lève et va la chercher. Quand elle revient, un Africain est en train de manger paisiblement la soupe dans son assiette. Estomaquée, elle se demande si elle ne devrait pas réprimander le malotru. Puis elle se dit : « Il y a certainement une caméra cachée, quelque part, faisons comme si de rien n’était. » Avec un sourire poli, elle s’assied en face de l’homme de couleur, saisit sa cuillère et des met à manger dans la même assiette que lui. L’homme la regarde un instant et pousse gentiment l’assiette au milieu de la table. Tous deux mangent en silence.
    A la fin du repas, l’Africain se lève, la salue d’un air aimable et s’éloigne. Elle lui rend sa salutation. A son tour elle se lève, contente d’elle-même, car elle a sans doute rendu service à ce brave homme. Mais où est la caméra cachée ? Normalement l’animateur devrait venir la féliciter. Elle pense aussi au plaisir qu’elle éprouvera à raconter son aventure à ses amies. N’a-t-elle pas été parfaite ? Personne ne bouge dans le restaurant. Il ne se passe rien. C’est alors que son regard se pose sur une table un peu plus loin. Elle y découvre une autre assiette de soupe aux légumes qui refroidit lentement. La sienne…
    »

La croix La croix La croix La croix La croix La croix La croix La croix La croix La croix La croix

  • Dans Malaise dans la civilisation, Sigmund Freud cite un extrait des Pensées et propos de Heine qui montre toute l’ambiguïté de l’être humain civilisé :
    « Je suis l’être le plus pacifique qui soit. Mes désirs sont : une modeste cabane avec un toit de chaume, mais dotée d’un bon lit, d’une bonne table, de lait et de beurre bien frais avec des fleurs aux fenêtres ; devant la porte quelques beaux arbres ; et si le bon Dieu veut me rendre tout à fait heureux, qu’il m’accorde de voir à peu près six ou sept de mes ennemis pendus à ces arbres. D’un cœur attendri, je leur pardonnerai avant leur mort, toutes les offenses qu’ils m’ont faîtes durant leur vie – certes on doit pardonner à ses ennemis, mais pas avant qu’ils soient pendus. »

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  •     Lucile, pour mon anniversaire, m’a caricaturé ; nez rouge, trois sillons au front, lunettes basses, expression en deuil de la bouche qui dit, dans une bulle : « Il y a des gens qui disent que je n’ai jamais rien fait de mal dans ma vie ; naturellement ils le disent dans mon dos. »

caricature

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