Cinquième carnet (2006) Suite 3

•     Une photo parue dans le New York Times en octobre 2006 présente une vue de nuit de la Corée du Nord et de la Corée du Sud à partir d’un satellite. La nuit totale, les ténèbres, en Corée du Nord sauf du côté de la capitale Pyongyang où une petite tâche blanche apparaît. Luminescence en Corée du Sud. Ou gaspillage…

•     Promenade avec Thomas et mon père. Je prends conscience, au fil du chemin, que je ne compte plus ; Thomas construit sa vie et elle se fait sans moi, voire contre moi. Mon père voit l’échéance se rapprocher et je ne peux rien pour lui.

•     Je ne suis pas devenu papillon. Je suis resté une grosse chenille. Je rampe. Que l’on crie « A table ! » et j’arrive…

•      Le Beau n’existe pas mais il faut le traquer. Le sourire d’une élève, deux étoiles dans le crépuscule, et... c’est tout pour aujourd’hui.

•     Thomas vit ce qu’il pense ; il ne pense pas ce qu’il vit.

•     45 % des échantillons de fruits, légumes et céréales testés en 2004 dans l’Union Européenne portent des traces de pesticides. 324 substances chimiques, notamment sur les salades, fraises, choux et pommes. Même dans les aliments pour bébés (Le Monde du 8 novembre 2006). Le Bon n’existe pas non plus.

•     « Je n’ai pas d’enfants, je ne regarde pas la télévision et je ne crois pas en Dieu, toutes sentes que foulent les hommes pour que la vie leur soit plus facile » fait dire Muriel Barbery à son héroïne (L’élégance du hérisson). Pas sûr que les enfants rendent la vie plus facile.

•     J’apprends la mort du pédiatre qui a suivi nos deux enfants, Thomas et Lucile. « Patrick Bégin 60 ans le 18 octobre 2006 » c’est tristement inscrit dans la liste « Décès » du journal local. Plus amer encore, les enfants n’en ont gardé qu’un vague souvenir. Comme le disait l’épitaphe de Dorothy Parker : « Pardon pour la poussière. » Et bon vent…

•     Découverte sur Internet d’une peintre coréenne, Lee Hyun. Mer de parapluies rouges jusqu’à l’horizon lointain ; dune, rouge encore, en avant-plan, surmontée d’arbres. Des compositions un peu « nabis ». Un évident sens du cadrage. A suivre.