Cinquième carnet (2006) Suite 4

•     Mercredi 15 novembre 2006 20 heures salle Pleyel. Orchestre de Paris dirigé par Rostropovitch. Concerto pour violoncelle n°1 et symphonie n°8 de Chostakovitch. Pleyel chancelle. Rostropovitch aussi.

•     Dans Petite métaphysique des tsunamis (Seuil, 2005), le philosophe Jean-Pierre Dupuy offre cette parabole : « Un malin génie rendit visite au Premier ministre d'un certain pays et lui proposa le marché suivant: "Je sais que votre économie est languissante. Je suis désireux de vous aider à la raffermir. Je puis mettre à votre disposition une invention technologique fabuleuse, qui doublera votre Production Intérieure Brute et le nombre d'emplois disponibles. Mais il y a un prix à payer. Je demanderai chaque année la vie de 20 000 de vos concitoyens, dont une forte proportion de jeunes gens et de jeunes filles." Le Premier ministre recula d'effroi et renvoya son visiteur sur-le-champ. Il venait de rejeter l'invention de... l'automobile. »

• Pourquoi personne n’a-t-il peint les impressions de paysage défilant par la vitre d’une voiture en mouvement ? Pourtant que de personnes ont vécu cet état languissant à l’arrière des voitures où le temps l’espace et la pensée se diluent, où le son et les images s’enroulent autour de l’esprit nauséeux !

• Dans le journal « L’Illustration » daté du 4 avril 1846, à propos de l’inauguration de la ligne Paris-Tours, le journaliste de service s’interroge et écrit : « Où courons-nous si vite ? Pourquoi cet empressement d’arriver ? Ne serait-il pas temps de nous arrêter un peu sur cette pente rapide où nous glissons ? Ne tombons-nous pas dans un abîme ? » Apparemment ça fait un bout de temps qu’on cherche les freins…

• A la suite du concert du 15 novembre, je lui envoie un dessin à l’encre aquarelle de la violoncelliste Vassilieva que nous avons appréciée ensemble. Elle me répond par un courriel me remerciant pour mon « petit dessin ». Grande conne, va…