De la décence ordinaire

"Henri Proglio PDG d'EDF renonce à 450 000 € par an qu'il devait toucher en tant que président du conseil d'administration de Veolia Environnement... Il ne touchera qu'une rémuniration de 1,6 million d'euros au titre de PDG d'EDF"...
Ces gens-là, ces gens de l'hyperclasse, PDG de grandes entreprises, gens de la société du spectacle, politiques de tous poils, n'ont même pas compris pourquoi cette double rémunération (sans compter la double casquette) a été ressentie comme une indécence. Et Christine Lagarde, pauvre girouette, de justifier la double rémunération comme gage des compétences de Proglio ; ou encore, comme Jean François Coppé, bouffi et cumulard, de justifier la rémunération élevée comme moyen pour retenir l'oiseau rare Proglio, pour qu'il ne s'envole  pas à l'étranger. D'ailleurs est-il si compétent que cela, ce Proglio ? Comme le faisait remarquer Jean Paul B., lecteur du Monde.fr : "Fin 2005, l'action EDF valait 31 EUR et celle de Veolia 36 EUR. Aujourd'hui, EDF vaut 42,5 EUR (+37%) et Veolia 25,3 EUR (-41%). Pas de doute, M. Gadonneix a démérité et M. Proglio est bien le plus qualifié pour reprendre en main EDF. Son augmentation de salaire par rapport à son prédécesseur l'est donc également. Merci, Mme Lagarde et M. Fillon, pour cette leçon d'économie."
A propos de la vague de protestations, qui a donc fait reculer et Sarkozy et Proglio, on se retrouve exactement avec les mêmes ingrédients de "l'affaire du prince Jean". Un pouvoir politique ne voyant rien venir, n'arrivant même pas à imaginer ce que la situation a de scandaleux, un pouvoir politique qui n'a plus aucun lien avec les gens ordinaires et le monde quotidien. Un pouvoir qui a perdu le sens même du mot "politique". Prêt à justifier tout et n'importe quoi, n'ayant plus aucun repère.