Sixième carnet (2006/2007) Suite 2

• Exposition de dessins érotiques de Rodin « Les figures d’Eros. » Au musée Rodin les enseignants ont droit à l’entrée gratuite. On vous fixe sur votre poitrine un autocollant rond et jaune d’environ trois centimètres de diamètre sur lequel est inscrit un numéro. Je porte le n° 69...
  Les aquarelles de Rodin sont dominées par deux couleurs, le rose et le jaune. Parfois un rouge opéra. Rodin colorie les surfaces délimitées par les lignes tracées au crayon. Les positions des modèles sont crues, les gestes sans ambiguïté ; sexe ouvert, écarté, jambes itou. L’intimité féminine comme point d’ancrage du dessin. Les visiteurs s’approchent, se penchent sur le papier, examinent les postures, ferment leur visage pour passer au papier exhibé suivant. Ne rien laisser voir de ses émotions. Sur plusieurs dessins Rodin a inscrit le mot « chaos ». Pour l’un d’entre eux, il est orthographié « cahos. »

• Une photographie où des femmes toutes vêtues en noir et musulmanes portent l’effigie de Komeyni. Au devant trois fillettes, toutes aussi couvertes de noir, qui se tiennent par la main et supportent chacune accrochée à leur vêtement une pancarte où sont inscrits des slogans, en iranien pour les deux plus grandes; la pancarte de la plus jeune, au centre, un bout de fillette de 5 ans peut-être, est en anglais ; on peut y lire : « We are ready to kill Rushdy. »

Petite mise en parallèle personnelle...

• Je pense à Voltaire qui a écrit : « Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel, en vous égorgeant ? » Et que répondre à des fillettes ?

• La photographie mène forcément à la pornographie.

• Raphaël  ne cherche pas à innover comme Michel-Ange ou Léonard de Vinci. Il cherche à faire mieux ce que d’autres ont déjà fait. C’est la voie du succès commercial. Raphaël est un vendu.