Surcharge d'images
La prolifération d'images enregistrées et visualisées transforme notre sens de la réalité. La réalité est devenue ce que nous en montre les médias. Notre perception du monde ne devient concrète qu'à partir du moment où les médias ont relayé cette réalité. Réel c'est-à-dire visuel. Ma vie a une réalité d'autant plus forte qu'elle est répertoriée dans un média, télévision, journal-papier, internet...blog... Le fameux quart d'heure de gloire de ce trou du cul décoloré de Warhol.
Les images nous fournissent la preuve de notre existence d'où cette frénésie maniacodépressive à appuyer sans cesse sur le bouton de nos appareils photo, caméras et autres bidules numériques, avant même d'avoir pris la mesure - œil nu - du paysage, du tableau, de l'autre. Je me sens vivre d'autant plus que mon image apparaît comme un prolongement d'existence. D'une molle existence silencieuse je passe à une silexistence.
Pourtant à rencontrer trop d'images, on s'y noie. Il existe une surcharge visuelle qui use notre capacité d'émerveillement et pousse au désenchantement. "Ce n'est qu'une image" - "Une image de plus" - "A quand une nouvelle image ?"
Fermer les yeux aide à réfléchir...