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Chroniques du misanthrope
6 mars 2010

Pas de rédemption pour Hervé Gaymard !!

eucharistie_t16155Le Monde publie, page 22 de son édition du 6 mars, une entrevue avec Hervé Gaymard. Gaymard ? Mais si ! Allons ! Souvenez-vous ! Sonnez les Matines ! Celui qui fût ministre de l'économie et des finances en 2005 et qui fût contraint de démissionner parce qu'on s'aperçût qu'il occupait un logement de fonction à Paris de 600 mètres carrés dont le loyer, de 14 400 € par mois, était payé par les contribuables l'État. Il est interrogé sur sa passion (sic) des livres par Josyane Savigneau, journaliste littéraire qui a la complaisance compétence d'une journaliste... littéraire.
Hervé Guymard dit à propos de sa petite histoire d'habitation à loyer modéré que "La littérature permet de relativiser et de tenir en cas de coup dur". Alors pour ceux qui n'auraient pas compris, "le coup dur" c'est d'avoir dû abandonner son petit logement de fonction et d'avoir dû démissionner de son poste de ministre. Pauvre hère... La démission c'était pourtant le service minimum requis pour cette indécence... A la question "Estimez-vous avoir fait une faute ?", Gaymard l'enfoiré l'adoré de Josyane, qui ne le titille pas trop sur le sujet, répond : "Un défaut de vigilance assurément." J'aime l'assurément, ça vous pose un homme de lettres... Quand un homme politique avouera avoir fait une faute,  Jésus  - juré-craché - reviendra parmi nous...
Qu'en est-il aujourd'hui de notre petit bonhomme politique ? Et bien, il est toujours député et cumule les mandats : "En 2007, j'ai été réélu aux élections législatives au premier tour, tout comme aux cantonales de 2008" dit-il fièrement... Quant aux électeurs de Savoie (son lieu d'érection d'élection)... ils ont des excuses... ça doit être l'altitude, le manque d'oxygène...
Et donc, aujourd'hui, le journal Le Monde (qui commence à me courir de plus en plus...) lui ouvre ses colonnes (avec même une double photo du gogo, regard en coin qui pue le contentement de soi et l'arrogance) lui permettant ainsi de vivre une sorte de rédemption, une mise en cène scène où l'ex sinistre ministre nous parle de littérature. Non mais je rêve !
A l'époque (2005) du haut de sa suffisance, Hervé Gaymard déclarait travailler 120 heures par semaine (Le Monde du 19 février 2005 - moi aussi j'ai des archives -). Sachant qu'une semaine compte 168 heures, cela ne faisait plus (et ne fait toujours pas) beaucoup de temps pour lire et écrire, d'autant que le gaillard avait (et a toujours) huit enfants... [Bonjour Banane Madame Gaymard ...] Aurait-il plus de temps aujourd'hui Hervé le pieu(x), avec ses mandats ? Ou alors en fait-il beaucoup moins, après tout la Savoie c'est la province ? Ou nous prend-il toujours pour des billes ?
"La littérature est un extraordinaire viatique" (c'est le titre de l'article), raconte Gaymard. Si c'est "viatique" au sens figuré, cela veut dire que c'est pour lui un moyen de parvenir. En politique, tu n'as pas fini de leur couper la queue que déjà ils en ont une autre qui mousse pousse.
Mais comme notre homme est un catholique pur jus, on peut penser qu'il emploie le terme "viatique" au sens liturgique. La littérature signifierait donc pour Gaymard, qu'il la reçoit, telle l'Eucharistie, en tant que personne en danger de mort. Pas moins que cela ! Que Dieu me pince !
Les catholiques ont ce défaut, inhérent à leur origine, de se rêver martyrs, de théâtraliser leur existence. Pauvre petit Connard Gaymard qui se gonfle au souffle de Sainte Josyane alors qu'il n'est qu'un arriviste de la politique, qui a été victime (?) de sa pathétique ambition et de ses apparats (ce que, significativement, il s'empresse de nier alors que Josyane ne lui en demande pas tant : "De retour à Paris, j'ai repris mon vélo, le métro. Je ne suis pas très attaché aux apparences du pouvoir, la voiture, le chauffeur" - vous remarquerez le "pas très" qui n'est pas le "pas du tout"...) Pauvre cloche...  Allez... c'est bientôt Pâques... D'ici qu'il nous raconte qu'il est ressuscité...

 

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Commentaires
L
Tu ne fais pas de cadeau ! J'ai aimé lire ton billet qui ne mâche pas les mots - les Français se sont habitués à manger la purée des médias - je devrais dire la pâtée toute prête et guerre appetissante ! Très difficile de trouver sur le web des blogs personnalisés intêressants et comme j'aime pas la confiote hein ?! mon dernier billet pourrait te plaire - à l'acide chlorydrique comme d'hab quand je parle ...ben des mêmes ! Bonne continuation :-)
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