Septième carnet (2007) Suite 13

19 juillet 2009

Sur le billet de l’exposition au musée de l’Armée est inscrit le sigle AGS. Typique de l’armée que de mettre un sigle pour le titre d’une exposition ; laquelle s’intitule : Amours Guerres et Sexualité (1914-1945).
Lors de cette exposition, dans une salle, des petits films tournés lors de la Libération dans différentes villes de France, Marseille, Rennes… Des femmes tondues en public pour cause de collaboration physique avec l’occupant ou/et parce qu'elles avaient dénoncé. Sur ce que j’ai vu, pas une de ces femmes pelées ne pleure. Certaines sourient même. Ne pas perdre la face, devant la caméra, quand tout est fait pour vous briser. Le but de la tonte est d’abîmer l’âme et le corps à la fois, de souiller l'essence humaine (féminine), de barbouiller pour basculer l’autre dans le vil. Les gens, tout autour de ces femmes, qui s’esclaffent, ont, de fait, perdu toute dignité à nos yeux d’aujourd’hui alors que les tondues sont pensées en pauvres victimes.
Au fait, Arletty a-t-elle été tondue ? Et la garce Chanel ?

Discussion sur la seule chose qui préoccupe les jeunes : le look. Des cheveux (quel gel utilises-tu ?) aux pieds (Waouh ! La marque des chaussures hé !). Même les plus cultivés d’entre eux et les plus à l’aise scolairement s’y attachent maintenant. De notre temps (vieux con !), nous cultivions un laisser-aller honnête de faux laissés-pour-compte peu soucieux du temps présent.
Laissez passer ! C’est l’ancien qui se souvient.