Septième carnet (2007) Suite 10

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• Lu dans Le Monde du 21 septembre 2007 : « Les prud’hommes d’Hazebrouck ont condamné mercredi 19 septembre Danone à verser près de 33 000 euros d’indemnités à un ex-employé ayant effectué 961 missions d’intérim et 9 contrats à durée déterminée en 10 ans, sans avoir été embauché en contrat en durée indéterminée. »
  Voilà l’entreprise modèle française, celle qui abreuve et nourrit les habitants de ce pays et d’autres. A gerber. Et ça doit être un malheureux hasard si la victime s’appelle Mustapha Merahi.

•     Dans le même ordre d'idée, cette phrase de Lawrence Summers, économiste de la Banque mondiale : « Je pense que la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus bas est imparable. »

•     Rêve du 24 septembre : dans le fond d’une baignoire deux pieds de femme qui gisent comme des souliers (Magritte ?) et je m’entends dire « la femme invisible a oublié de prendre ses pieds » (ou peut-être « la femme invisible a oublié ses pieds »).

•     Ai déjeuné avec une ancienne élève, Ina V. Discussion plaisante mais mon pessimisme, voire mon cynisme, a transpiré quand même. Elle m’envoie une carte postale pour me remercier avec au recto une phrase de Modigliani : « Ton devoir réel est de sauver ton rêve. » Bigre ! Il faut que j’arrête mes conneries.

•     J’apprends qu’André Gorz et sa femme se sont suicidés ensemble. Il avait 84 ans et elle 83 ans. Elle souffrait d’une maladie évolutive extrêmement douloureuse (je cite). Il avait pris sa retraite au Nouvel Observateur pour l’aider. La nouvelle de leur suicide commun doit-elle nourrir la part optimiste ou la part pessimiste de mon être ? Ont-ils sauvé leur rêve ?

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