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Chroniques du misanthrope
6 juillet 2009

Septième carnet (2007) Suite 2

   

  • Il y a là, à Tamié pendant les Offices, l’éternel handicapé sur chaise roulante qui vient remercier Dieu de ses bienfaits. Alors je pense à Sénèque : « Est heureux celui qui se satisfait des choses présentes quelles qu’elles soient et qui est l’ami des biens qui sont les siens, est heureux celui chez qui la raison fait aimer la disposition tout entière de sa propre situation. » Est-ce la raison qui guide le fauteuil de notre handicapé ?

handicap_

  •     Face à l’incompréhension de devoir mourir qui existe aujourd’hui, la religion se positionne. C’est là qu’est sa fonction. Elle est, pour les croyants, une longue préparation à la (leur ?) mort. Il s’agit de faire face à l’angoisse de la mort et à l’incompréhension contemporaine de celle-ci. La religion donne du sens à cette fatalité.

  •     Je quitte Tamié pour une autre abbaye, celle de Landévennec en Bretagne. J’en profite pour passer à Pornic chez François et Lydia et me saouler la gueule à coups de vodka. Putain que c’est bon !

  •     Les Bénédictins de Landévennec permettent aux hommes, et seulement aux hommes, de manger avec eux. Lors des repas un moine fait la lecture : témoignage d’une vietnamienne (croyante) retournant au pays, récit du prêtre de Saint-Germain-des-Prés et de sa rencontre avec Aragon (si ! si !). Un lapsus du lecteur a fait pouffer la salle (rire serait exagéré, le diable n’étant jamais loin) : ainsi au lieu de lire « bijoux » celui-ci a lu « bougies ». La femme ne portait donc pas des bijoux sur elle, mais des bougies. Que Dieu lui prête l’extase de Saint Thérèse ! Landévennec Landévennec Landévennec

Landevennec

  •     D’un côté la vie éternelle pour plus tard. De l’autre, notre vie ici et maintenant. La greffe ne peut pas prendre. Je fais le pari inverse de Pascal. Je fais le pari que Dieu n’existe pas. Si néanmoins il existait, alors il saurait, omniscient qu’il est, considérer la part juste et bonne qui est en moi. « Tous, en effet, nous comparaîtrons au tribunal de Dieu » nous dit Saint Paul (Epître aux Romains 14.10.). En même temps c’est inquiétant, les limbes ayant disparu, où vais-je me retrouver ? « Straight to hell » chantent les Clash.

  •     Le culte de Marie ne serait-il pas la continuation de celui de la déesse-mère : Cybèle, Isis, Diane, Athéna ? S’accroupir, se baisser, cul levé devant la femme toute puissante et ainsi vénérée.

  •     Je n’en peux plus des curés, j’ai craqué, direction Camaret évidemment, restaurant Côté mer, dévoré poissons, crustacés, une bouteille de Sancerre. Je rentre à la maison demain. S’allonger sur le ventre d’une femme vraie enfin.
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