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Chroniques du misanthrope
18 mai 2009

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  •  Un sourire vertical saisi, entraperçu, soupçonné, deviné, rêvé ou directement vu, sur une affiche, dans une revue, un journal, qui plus est dans la réalité, et l’horizon s’illumine. Même et surtout en pleine nuit. Souriez les filles, souriez !

 

  •  « La sagesse c’est le vice des vieillards » écrit Bernanos. Nous savons en ces temps déclinants que la jeunesse est celui des nations vieillissantes.

 

  • Danser : nom dérivé du nom de Dan, fils de Jacob, dont la génération produira un jour l’Antéchrist. Devant le Jardin des délices de Bosch. Panneau central. Je les vois dansant y prendre plaisir dans une prairie d’herbe fraîche. Les désirs de la chair. Les plaisirs alléchants. Des fraises. Plaisirs illusoires et éphémères. Chevaucher dans une ronde infernale ces animaux de chair et de sang. Frénésie du nombre. Où est le berger, le grand ordonnateur ? Les eaux tranquilles d’un paradis. Le mal est absent. Tous sont nus. Personne ne manque de rien. Je me suffis à moi-même comme le cercle, figure géométrique prédominante. Une utopie terrestre. La fraîcheur des couleurs – le bleu notamment - est le premier point d’étonnement de ce tableau. Bosch dénonce-t-il des hommes guidés par leurs instincts animaux, oublieux de Dieu, ou alors se délecte-t-il de ce mouvement et de toute cette sensualité ?

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  •  Il s’approche de moi en catimini. « Je vais te révéler mon secret, un secret que je n’ai jamais confié à personne. » Il se penche à mon oreille protégeant de sa main droite le flux de la phrase à venir : « Voilà, chuchote-t-il, même quand je suis là, je ne suis pas là. »

 

  •  En classe :

- « Je crois qu’on parle d’une religion de la croissance car c’est devenu une obsession.

- Alors pour vous les religieux sont des obsédés ? »

 

  • Lorsque j’étais enfant mes deux héros préférés de bandes-dessinées étaient Le Fantôme et Le Surfeur d’Argent. J’aimais le premier pour ses compagnons, un chien, un cheval, un aigle, si je me souviens bien. Le Fantôme était présent même quand il n’était pas là. Son visage masqué apparaissait en arrière plan des images, symbolisant son omniprésence. Le Surfeur, lui, me plaisait pour la haute solitude qui l’habitait. Glissant entre les astres sur fond noir, cet être incompris avait la grâce. Même présent au cœur des événements il avait la distance pour ne pas s’y salir. Il repartait, en fin d’histoire, étranger à lui-même et aux autres.

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  •  Notre collègue portugais cherche à distraire le petit groupe masculin que nous sommes. Il nous cite un ancien (c’est ce qu’il dit) dicton portugais : « Une femme, au cours de sa vie, ne peut quitter sa maison qu’à l’occasion de trois évènements : son baptême, son mariage et… son enterrement. » Alors nous rions.

 

  •  Deux lignes possibles de lecture traversent le film de Tim Burton « Big Fish ». Comme une fable où le père du héros réenchante le monde en racontant ses mensonges qui n’en sont pas vraiment. D’un point de vue plus psychosociologique, il y a là un personnage qui croit à l’histoire de sa vie, une personne qui s’invente finalement.

 

  •  Exposition de Boterro au musée Mayol à Paris. Je lis à son propos : « Il a le pouvoir de faire grossir ce qui est petit ou de diminuer ce qui est gros. » Il y a ici à la fois un petit et un gros mensonge.

 

  •  Un énorme 4X4 me double et frôle ma frêle embarcation. Le message est clair : « Pousse-toi de là ! J’ai ce que tu n’as pas et je suis plus que toi ! »
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