Huitème carnet (2008) Suite 19

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• Un dessin très drôle de Cardon dans le Canard Enchaîné du 27 août : un pauvre bougre qui dit à Christine Lagarde ministre de l’économie et des finances : « Je n’arrive plus à joindre les deux bouts ! » Et elle, de lui répondre, ses deux mains posées sur les épaules du pauvre bougre : « Mais voyons, personne de vous le demande ! »
  Dans le même journal on apprend que le conseil de l’ordre des médecins égyptiens vient d’interdire la transplantation d’organes entre des personnes de religions différentes. Il y aurait donc des organes chrétiens, des organes musulmans, des organes juifs, des organes orthodoxes… Une sacrée organisation à prévoir pour les greffes à venir.

• Annie Ernaux dans « Les années » semble étonnée des confidences, de l’étalage « en gros plans » que les personnes font de leur histoire intime. Elle oublie qu’elle est elle-même actrice de ce genre : qui a déballé son linge intime, celui de ses parents, de ses amants ? C’est le lupanar qui se moque de l’immoralité.
  Elle s’en prend aussi, et à plusieurs reprises, à la phrase de Michel Rocard telle qu’elle a été rapportée par les journalistes et telle qu’elle la rapporte donc elle-même : « La France ne peut accueillir toute la misère du monde ». Qu’Annie Ernaux ne sache pas que cette phrase a été tronquée, montre que la dite Annie n’est pas très regardante lorsqu’il s’agit d’accuser (c’est si bon de mordre les autres !). La phrase exacte de Rocard c’est : « La France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part ». Ce qui n’a pas tout à fait le même sens que veut lui prêter Annie Ernaux. Une simple vérification des sources est nécessaire lorsque l'on veut mettre en cause une personne, surtout dans un récit qui se veut en prise avec l'histoire récente...

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