Cinquième carnet (2006) Fin

• Je reviens sur l’exposition de Klein à Beaubourg. Yves Klein a écrit des lettres assez drôles qu’il a adressées à des hommes politiques et autres institutionnels : « la mer bleue », « l’explosion bleue ». On peut y entendre sa voix lors de conférences qu’il a données au cours de sa courte vie d’artiste, c’est une petite voix frêle. A un autre endroit de l’exposition, passe aussi un texte dit par Klein « parler à moi-même » où là, sa voix est plus profonde et où l’on sent un ego gros comme une planète. Je ne peux m’empêcher de penser bêtement que Klein aurait dû faire de la plongée sous-marine, cela l’aurait aidé pour plus de profondeur et lui aurait fait découvrir d’autres bleus. Le mot de Warhol à la sortie de l’exposition Klein à New York reste planté définitivement : « That’s blue… »

• Les fascinants dessins de Vija Celmins. La surface des grandes feuilles de papiers emplie des vagues de la mer, du sable du désert, des étoiles de la voûte céleste, tout cela dessiné si finement… Tout à la mine de plomb. Une minutie, une précision, une patience et une rigueur certainement hors du commun.

   

• Ségolène Royal candidate des socialistes à l’élection présidentielle. Elle est, dans sa gestuelle et dans son phrasé, d’une raideur telle qu’on croirait qu’elle a avalé et le porte-manteau et le prompteur. D’ailleurs elle se dit « habitée ».

• Mauvaise exposition à la Tate Britain de Londres : Holbein in England. Et je ne saurais dire pourquoi. L’accrochage ? Le choix des toiles ? Il y avait, dans cet étalage, une volonté didactique déplaisante : un peintre à la cour d’Henri VIII. Mais ce peintre avait déjà donné le meilleur de lui-même avant.

• J’ai trouvé l’épitaphe à mettre sur la tombe d’Anne : Métro - Boulot - Enfin dodo…